La première partie du monstre Johnny Hallyday c’est la belle soirée que va vivre le guitariste Chris Bakehouseman, mardi à Arcachon Un «vrai truc de dingue»qu’il aborde serein et modeste.
Ah que c’est quelque chose. Une opportunité tombée du ciel qui pourrait bien lui ouvrir quelques portes et booster sa carrière. Mardi soir, Chris Bakehouseman sera à l’affiche du festival «Arcachon en Scène» en première partie du concert de Johnny Hallyday. «Un vrai truc de dingue», s’étonne encore le guitariste bluesman cognaçais.
«À l’origine j’avais démarché le centre culturel de la ville pour lui proposer un éventuel concert avec notre trio (1). Ils m’ont finalement rappelé pour me dire qu’ils me voulaient seul et pour le festival surtout, qu’ils allaient joindre la production de Johnny pour voir si elle était ok, raconte-t-il. Je n’y croyais pas.»
Pourtant, ce natif de Cognac de 49 ans sera bel et bien sur la scène du vélodrome, la bonne nouvelle étant tombée quelques jours plus tard. Il sera face aux 8 à 9.000 spectateurs attendus pour assister au retour du monstre sacré de la chanson française. Un «Johnny» qui fêtera à l’occasion sa 183e tournée! Avec dans ses valises «De l’amour», son 50e album studio. Du lourd.
«ça parle, c’est un monument, un artiste pour qui j’ai le plus grand respect même si je suis plutôt Eddy Mitchell de cœur, livre Chris Bakehouseman. Je vais vivre le moment à fond, avec l’espoir de le rencontrer, ce serait chouette. Ce n’est pas tous les jours qu’un truc comme ça te tombe dessus.»
L’oublié de Blues Passions
Un «truc» pour lequel cet habitué des concerts se prépare en toute sérénité, fort d’une expérience qui l’a déjà conduit à faire la première partie des Innocents à Niort devant 3.000 personnes, celle de Dick Rivers, de Bill Deraime ou encore de Patrick Verbeke. Jamais au festival Blues Passions en revanche, un comble pour cet enfant du pays.
«J’aurais bien sûr un peu de stress au début du set, c’est une première face à un tel auditoire, mais juste trente secondes. J’ai souvent plus le trac devant un petit comité d’ailleurs que dans une grande salle», révèle avec le sourire ce guitariste autodidacte.
Une petite demi-heure, c’est le temps dont il disposera pour étaler son talent «à travers une dizaine de morceaux, entre compositions et reprises.» Du rockabilly blues des 50’s à la sauce Hank Williams, Eddie Cochran ou Buddy Holly, artistes dont il est fan et qu’il a découvert vers 16 ans grâce à son frère «qui faisait trembler les murs de la maison avec leurs musiques». «ça m’a alors scotché, je me suis dit “je vais essayer de faire ça, que ça”».
Premier groupe et premier concert à 18 ans au centre d’animation de Cognac où il a dirigé les ateliers rock, il n’a plus arrêté ensuite, allant jusqu’à lâcher plus tard son boulot de régisseur son à l’ancien «Petit Ramoneur» pour devenir intermittent. Au bout, cette ouverture de Johnny qu’il espère être un tremplin, une porte ouverte aussi sur un autre rêve, «prendre un jour la route des Etats-Unis et m’y balader avec ma guitare», confie-t-il. Une copie Gretsch modèle Cochran avec vibrato Bigsby façonnée par son ami le luthier cognaçais Maurice Dupont il y a plus de 20 ans. Comme de son chapeau australien, Chris Bakehouseman ne s’en sépare jamais. Elle l’accompagnera au lendemain d’Arcachon dans un château du Médoc devant une petite centaine de spectateurs.
«ça ramène sur terre. Même si Arcachon tombe du ciel, on ne s’envole pas. 9.000 personnes et 100, ça fera juste une très belle moyenne sur la semaine»,sourit-il, modeste. Et un sacré coup de projecteur quand même, doublé d’une belle reconnaissance. N’ouvre pas Johnny qui veut.
(1) Chris Bakehouseman tourne en trio depuis octobre dernier avec Julien Long (basse) et Haze Francisco (batterie).
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